Après Cisco et son Cius (cf. Cisco lance Cius, le premier touchbook BtoB), HP et sa future Enterprise Tablet, c’est au tour de RIM / Blackberry de sortir un touchbook BtoB : le Playbook. Annoncé en début de mois, ce nouveau venu dans la gamme des smartphones de la marque canadienne confirme une tendance détectée il y a quelques semaines : la montée en puissance des touchbooks dans un contexte d’entreprise. Inutile de vous détailler les caractéristiques techniques de cette machine (écran 7 », 2 webcams, Wi-Fi a/b/g/n…) car d’autres l’on fait mieux que moi : RIM Reveals Its iPad-Killer, The BlackBerry PlayBook. La question qui nous intéresse est plus de savoir ce que l’on va faire de ces nouveaux terminaux. Tout comme les smartphones se sont petit petit imposés comme l’outil indispensable du cadre (pour être en permanence connecté à ses emails, son calendrier…), le touchbook va-t-il être le nouveau signe de reconnaissance des cadres dynamiques ? Il y a de fortes chances. Par contre là où je suis très sceptique, c’est quant au positionnement du produit. D’une part, ce PlayBook affiche des caractéristiques techniques très (trop ?) proches d’un laptop ; d’autre part, les illustrations utilisées sur le site du constructeur me semblent bien éloignées de l’environnement professionnel. Concernant les usages, je reste sur ma première idée d’écran d’appoint permettant de rester en contact permanent avec ses systèmes de communication (emails, messagerie instantanée, microblog…) et le système d’information (applications métiers…). Reste encore au service informatique à développer les connecteurs et les applications mobiles pour ce type de machine, mais comme RIM est déjà très bien implanté dans le monde de l’entreprise, ça ne devrait pas poser de problèmes. Je suis par contre plus inquiet sur la façon dont ces outils vont faire évoluer nos habitudes de travail. Je suis ainsi excédé par les participants d’une réunion qui sont le nez scotché sur leur smartphone ou leur laptop, cette tendance ne peut qu’empirer avec ces machines ultra-portables. Certes, il va y avoir un gain de le potentiel de mobilité des collaborateurs (ils restent joignables et opérationnels où qu’ils se trouvent), mais quid de leur capacité d’attention / de concentration ? Comment voulez-vous rester concentré sur la ou les tâches que vous avez à effectuer si vous ne pouvez pas vous isoler pour travailler sereinement sans être dérangé ? La solution viendra peut-être du choix méticuleux des collaborateurs équipés de touchbooks : les directeurs de projet, coordinateurs et autres animateurs de communautés BtoB sont ainsi pleinement concernés par ce type d’outils car leur travail au quotidien repose sur la communication et les mises en relation (être plus connectés = être plus performant). Par contre, pour celles et ceux qui doivent produire (des rapports, des analyses, des livrables…) et qui ont besoin de concentration et de plages de travail favorisant l’immersion, il vaudrait mieux éviter. Plus que jamais, le besoin va se faire ressentir de bien comprendre l’impact organisationnel de ces nouveaux outils nomades avant de les distribués comme des récompenses (en signe de gratification). Les touchbooks BtoB ne sont ainsi que le dernier maillon d’une longue chaine d’outils et de processus favorisant la mobilité des collaborateurs. Équiper les équipes et réfléchir après aux usages me semble être suicidaire, cela risque de nuire à la productivité plutôt que de l’améliorer. L’introduction de ces outils dans l’entreprise doit se faire dans le cadre d’une réflexion approfondie sur les besoins réels et surtout sur la capacité des équipes informatiques et des processus à tirer parti de ces machines.
Éditeur: entreprise20.fr
Publié par : webmarketing-ah